top of page

Rétrospective n°1 : Commencer de zéro

  • Photo du rédacteur: Saturnin Kanza
    Saturnin Kanza
  • 28 nov. 2023
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 1 déc. 2023

Se lancer dans un projet, quel qu'il soit, est un saut dans l'inconnu qui peut rapidement en dissuader plus d'un. Cela est d'autant plus vrai lorsque malgré nos ambitions, les ressources pour débuter semblent faibles voire inexistantes. C'est pourtant sur cette base que La Maison de la Veuve et de l'Orphelin a débuté sa mission depuis la France. Créée en 2021, il faudra attendre l'année suivante avant que notre volonté d'aider la population congolaise ne se concrétise.


Aujourd'hui nous sommes en mesure d'apporter une aide régulière et diversifiée au Congo. Cette aide peut être alimentaire, sanitaire, éducative mais également professionnelle. Tout ceci a été rendu possible alors même que nous n'avions aucun euro dans les caisses de l'association, mais comment ? Dans cette série d'articles, nous prendrons donc le temps de vous expliquer comment La Maison de la Veuve et de l'Orphelin a pu faire beaucoup avec très peu.


Premier Noël des Orphelins, organisé en 2022


Par où débuter pour surmonter l'adversité ?


Pourquoi ce sujet est-il si important ?



L'image ci-dessus est une maison au Congo. Il ne s'agit pas d'une cabane, ni d'un abri de fortune, mais bel et bien d'une maison dans laquelle une veuve habite avec ses enfants et pour laquelle elle doit payer un loyer. Il faut comprendre que malheureusement, il ne s'agit pas d'un cas isolé. La misère reste extrêmement présente dans de nombreux recoins du globe, et qu'il n'existe généralement sur place aucune aide semblable à celle que peuvent recevoir les plus défavorisés en occident. Les inégalités sociales y sont extrêmes et la solidarité y est synonyme de risque.


A cela s'ajoute le contexte global du pays, dans lequel le décrochage scolaire est extrêmement fréquent et dont le niveau d'éducation moyen baisse irrémédiablement. Le décès d'un proche entraine des difficultés financières dont les familles ont du mal à se relever. Une veuve ou un veuf aura souvent du mal à travailler et s'occuper de ses enfants en parallèle, et gagnera peut-être tout juste de quoi les nourrir mais pas assez pour les envoyer à l'école (qui n'est pas gratuite, et parfois à plusieurs kilomètres).


Pire encore, ce que nous venons de vous exposer est bien souvent le meilleur des cas. Il arrive que ces familles n'aient même pas les moyens de se nourrir tous les jours, car s'il faut s'occuper d'enfants en bas âge alors travailler devient difficile. Ce cas de figure suppose lui-même que le parent restant exerce une profession, ce qui encore une fois, n'est pas acquis.


Nous n'avons même pas encore parlé des maladies que la mission est déjà ardue. Cependant, dès ses débuts, La Maison de la Veuve et de l'Orphelin avait pour objectif de rebattre les cartes et de proposer aux familles les plus démunies l'aide qu'elles ne pourraient jamais trouver sur place.



Par où débuter pour surmonter l'adversité ?


C'est au sein d'une famille ordinaire et sans moyens conséquents qu'est née notre association, une famille convaincue par la parole suivante : "La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde." (Jacques 1:27)


Comme énoncé précédemment, en raison des nombreux problèmes auxquels la population est confrontée, il existe également une multitude d'actions réalisables pour améliorer le quotidien des familles congolaises dans le besoin. Cependant, avec relativement peu de moyens pour débuter, il était impossible pour La Maison de la Veuve et de l'Orphelin de se battre sur tous les fronts dès la première année de sa création. De plus, nous nous doutions que la demande serait très vite extrêmement importante et nous disposions de peu de moyens logistiques pour assurer une aide durable dès nos débuts. Néanmoins, nous savions également qu'avec ce qui est considéré comme peu en Occident, il est possible de faire beaucoup au Congo. Un repas par exemple, pendant lequel elle peut être amenée à se resservir et de sorte à ce que les familles les plus nécessiteuses puisse en emporter chez elle, ne nous revient qu'à 0,77€ par personne ! De même, nous savions qu'avec une dizaine d'euros nous pouvions équiper un écolier pour toute une année.


Nous avons donc pris le parti de profiter de la rentrée scolaire 2022 pour organiser notre premier évènement humanitaire, cela permettant à l'association d'avoir un premier contact avec la population et de mettre en place la logistique qui permettrait plus tard des actions de plus larges envergures. Nous nous sommes fixés pour objectif l'organisation d'une distribution de kits scolaires suivie d'un repas de rentrée à destination des veuves et des orphelins.




Est ensuite venu le temps du recensement des veuves et des orphelins. Nous avons fait le choix de passer par les églises du Congo pour l'évaluation des besoins, en commençant par la ville de Pointe-Noire, ce qui s'avère être aujourd'hui le moyen le plus efficace pour recenser les veuves et les orphelins sur place. Nous avons toutefois gardé à l'esprit que le chiffre qui nous serait transmis serait bien inférieur à celui du nombre de personnes le jour de l'évènement, telle est la réalité du Congo.





C'est finalement par le fruit du labeur des églises de Pointe-Noire, collaborant au recensement mais nous laissant aussi utiliser gracieusement leurs locaux, que nous avons pu lors de notre tout premier évènement proposer un repas à plus de 200 veuves et orphelins. Mais nous avons pu surtout pu laisser une empreinte dans l'esprit de la population de Pointe-Noire qui avait bien compris que ce n'était que le commencement.



Que peut-on en retenir pour la suite ?


Entre-temps, La Maison de la Veuve et de l'Orphelin a réussi à diversifier l'aide qu'elle apporte à la population congolaise, et intervient également à Brazzaville. Les évènements se sont multipliés et l'association oeuvre quotidiennement à la réinsertion professionnelle des veuves, ainsi qu'à l'ouverture des premiers complexes scolaires 100% gratuits du Congo à destination des orphelins. Mais la réalité est qu'au momet de la rédaction de cet article, nous n'avons pas plus de moyens qu'auparavant. Alors comment cela est-il devenu possible ?


Il est essentiel de comprendre que le plus important pour tout projet quelqu'il soit est de ne pas rester inactif. Certains obstacles se lèvent d'eux-même grâce à la solidarité, mais il sera parfois impossible de le constater sans la moindre initiative. Commencer petit ou grand n'a aucune importance, l'important est bel et bien de commencer.


La Maison de la Veuve et de l'Orphelin en est elle-même toujours à ses débuts, et n'est pas au bout de ses peines puisque nous avons bien l'intention d'apporter notre aide dans tout le pays, voire au-delà un jour qui sait !


Considérez qu'une paroisse d'une grande ville telle que Brazzaville (la capitale) a recensé 200 veuves. Considérez maintenant qu'il existe 2 consistoires à Brazzaville par exemple, et que chaque consistoire se compose d'une dizaine de paroisses, le calcul devient vite astronomique pour une seule ville. La moisson est grande, mais les ouvriers sont peu nombreux. C'est avec grand plaisir que nous ne manquerons pas de partager avec vous toutes nos avancées, nous vous sommes reconnaissants de nous avoir lu et sachez qu'il est toujours possible de nous soutenir si le coeur vous en dit.




 
 
bottom of page